Moudre son café à la maison, savourer chaque arôme éveillé par le moteur de la machine… Les amateurs de café ne jurent plus que par la cafetière à grain. Mais est-ce vraiment la promesse d’un expresso parfait chaque matin ? Place à l’enquête, grains à l’appui.
Un engouement qui ne faiblit pas… et des promesses bien huilées
Les marques n’y vont pas de main morte pour séduire les amateurs de caféine : « Des grains fraîchement moulus à l’arôme enveloppant », promet Smeg. De’Longhi surenchérit avec « Passez à une nouvelle expérience de café », et Krups, jamais en reste, nous invite à « apprécier son goût parfait » ! Résultat : la machine à café à grains, équipée d’un broyeur d’exception, est en pleine ascension dans les cuisines françaises.
Le cabinet GfK le confirme : 804 000 cafetières à broyeur adoptées en 2023, soit une jolie croissance de 6 % par rapport à l’année précédente. L’idée d’un résultat de professionnel à domicile fait visiblement tourner bien des têtes… et des moulins !
Cependant, gare à l’emballement : même la plus clinquante des machines automatiques ne garantit pas un expresso inoubliable. L’essai comparatif réalisé sur huit modèles aboutit à des conclusions nuancées…
Personnalisation, recettes, économies : des différences à siroter
Toutes les cafetières à grain ne jouent pas dans la même catégorie. Certaines multiplient les recettes comme les petits pains – la championne du test propose pas moins de onze styles différents : expresso, americano, café froid, latte (cappuccino, macchiato…). Le secret parfois : une buse vapeur pour faire mousser son lait ou une carafe spéciale pour savourer son latte sans se salir les mains. D’autres, moins généreuses sur les fonctions, demandent l’achat d’un mousseur à lait à part.
Petit plus pratique : certaines machines acceptent le café déjà moulu grâce à une trappe dédiée. Idéal pour le décaféiné du soir ou la vieille boîte oubliée au fond du placard… Presque toutes permettent aussi d’ajuster la hauteur de la buse pour caler tasses, bols et mugs de toutes tailles.
Les commandes varient : écran tactile ou bouton mécanique, c’est selon. Certains modèles enregistrent vos paramètres favoris, avec quatre profils possibles pour satisfaire même la tribu nombreuse. La mémoire : il y a mieux que le carnet de notes sur le frigo !
En revanche, toutes ne sont pas si économes : trois machines du test continuent à consommer 0,3 W à l’arrêt – un détail qui fait grincer des dents quand on reçoit la facture d’électricité.
Côté prix, l’écart fait tourner la tête : de 340 € la plus accessible (Kottea) à 800 € pour le haut de gamme De’Longhi, sans parler d’un modèle Jura qui plane carrément à 2 500 € ! Heureusement, l’investissement se rentabilise à l’usage : un kilo de grains permet 125 expressos, soit une tasse à 0,12 €, contre 0,35 à 0,50 € la tasse en capsule. À la fin du mois, les économies deviennent palpables si plusieurs personnes se servent quotidiennement.
Au banc d’essai : le goût avant tout
Passons à la dégustation ! Après 26 à 47 secondes d’attente, l’eau très chaude infuse sous haute pression la mouture fraîchement broyée. Cinq machines obtiennent le plébiscite des 60 jurés : pari gagné. Mais trois appareils sont recalés, leur café jugé trop amer. L’une d’entre elles a tellement déçu nos testeurs qu’elle a valu une volée de critiques : café trop fort, trop amer, et rien à faire pour l’adoucir, à part ajuster la mouture ou le volume. Pas de fonctionnalités de personnalisation à l’horizon.
A contrario, tous les autres modèles (et pas des moindres) laissent une belle liberté pour moduler la boisson à son goût : intensité, longueur, recettes diverses… À chacun sa signature !
L’entretien : le revers de la médaille
L’artisanat du café maison a un prix : la rigueur dans l’entretien. Il faut surveiller :
- Le vidage du compartiment à marc de café
- Le remplissage des bacs à grains et eau (1,1 L à 2 L selon les modèles)
- Le nettoyage de la machine – avec accessoires fournis plus ou moins généreusement (détartrant, chiffon, goupillon…)
Le détartrage, lui, est incontournable. Quand le voyant s’allume (tous les deux à trois mois, environ), il vous faudra compter entre vingt minutes et plus d’une heure (dans la vraie vie !) pour achever toutes les étapes. Oubliez le vinaigre blanc, trop agressif, privilégiez l’acide citrique ou lactique. Respectez le manuel, sinon gare à la panne – et à la perte de la garantie légale, valable deux ans, que toutes les marques conditionnent au bon entretien.
Le groupe infuseur, la buse vapeur ou la carafe à lait doivent être rincés et lavés ; le bac à grains nettoyé au chiffon humide ; le réservoir d’eau, une fois sans filtre, passé à l’eau chaude. Si la machine n’a pas servi quelques jours, un rinçage complet s’impose pour éviter l’encrassement.
En somme, la cafetière à grain peut transformer le café du matin en un véritable rituel. Mais elle s’accompagne d’une discipline d’entretien sans faille, sous peine de transformer la pause en mauvaise surprise. À méditer pendant votre prochaine gorgée…












